dernier message

Arrivée le 6 mars vers 16h dans le centre de Bombay, le même quartier qu’au début du voyage.
La boucle est bouclée. (une boucle de 8 000km quand même !)
On cherche un hôtel en sachant déjà qu’à 400Rps, on aura un truc moyen et sans fenêtre…
...ce qu’on aura pour les 3 nuits suivantes.
Peut-être parce que c’est la fin mais Bombay ne nous passionne pas.
Il faut dire que le quartier routard n’est pas très agréable, tout est branchouille et cher pour les touristes et les dizaines de petites échoppes alignées le long de la rue principale nous sollicitent sans arrêt. Ils commencent leurs prix très haut. On finit quand même nos achats (on connaît les prix maintenant…on ne lâche pas le morceau !)

Bombay est une ville où la misère est plus présente, il suffit d’avoir une vue aérienne pour voir l’étendue des taules ondulées des bidons ville, sans compter ceux qui dorment dehors. Etonnant de les voir dormir sous un camion pour l’ombre, sous des tentes improvisées sur les trottoirs ou à même le sol recouverts des pieds à la tête d’une vieille couverture.

On prépare notre retour. Confirmation des vols auprès de Gulf Air dans un quartier de bureaux…un peu la Défense de Bombay. C’est un fait, la surcharge pondérale est un moyen d’exprimer son niveau social. Préparation des bagages. On est à la limite du poids autorisé.

Dernier soir.
Nos estomacs d’occidentaux un peu éprouvés, on se prend deux pizzas dans une chaîne de restos pas vraiment indienne, à des prix pas vraiment indiens (taxes en sus !)
pour manger tranquillement sur un muret face à la mer d’Oman.

C’est une grande promenade face aux hôtels de luxe. Pas grand monde le soir.
Un indien approche, nous demande d’où on vient.
Il a un super sourire, il est tranquille.
Il est cireur de chaussures.
On lui fait part de nos réactions face aux grandes différences entre pauvre et riche en Inde.
Lui, il est tranquille.
« Riche ou pauvre, on se retrouve au même endroit » dit-il le doigt tendu vers le ciel en souriant.
Preuve encore une fois de nos mentalités différentes pour appréhender les choses.
L’occidental réagit, conteste, analyse, interprète, anticipe, se souvient…
L’indien est différent. Plus neutre ? Plus fataliste ? légers ? Plus dans l’instant présent ?
Plus tolérant ? Passifs ? Moins compliqué ? Moins duels ?
La conversation dure un moment.
C’est un bol d’air dans l’ambiance de commerce plutôt lourde de Bombay.
On ne lui écrira pas, il dort sur le trottoir en face, derrière le taxi, tu vois ?
On ne le reverra sans doute que la haut, comme il dit.
Signe, pas très particulier à Bombay, il n’a pas de jambe,
il se déplace dans son tricycle à manivelle.
Chez nous, on dit paraplégique ici pauvre ou intouchable.

Le 9 mars,
rendez vous à 15h avec un taxi qui ne viendra pas .
On en prend un autre.
1h30 pour aller à l’aéroport dans un traffic intense (voire 2 ou3).
Enregistrement des bagages.
On avait tout bien fait, réparti le surplus dans les bagages à mains.
Trop lourds ou trop gros, on n’en sait rien (les zautres y zen ont des plus gros, eux !),
ils mettent tout dans la soute.
Pas de surcharge à payer, on aura juste froid en arrivant à Paris.

Billet économique oblige, on prendra 3 avions.
Bombay – Muscat…attente de 4h tentative de dodo

    

puis
Muscat – Barhein  puis

 

puis

Barhein - Paris Charles Degaulle

Arrivée au lever du soleil sur un Paris à 5°.

   

Voilà ; c’est fini !

 

L’Inde ne laisse pas indifférent mais vu l’état de mollesse que nous traînons depuis 3 jours, injustifiable par le simple décalage horaire, il serait prématuré de vous faire part de nos nombreuses réflexions et réactions sensorielles afin d’engager les débats dans un sens progressiste et unilatéral semblant combler les lacunes de nos imperfections intrinsèques mais néanmoins nécessaires que nous imposent les paraboles humaines totalement imbriquées dans une cosmogonie virtuelle et aléatoire dans ce putain de bordel d’ambiance préélectorale à la con.

PS :
petits mots dans un train…

Partir en voyage pendant un mois et demi (et ce n’est pas beaucoup…comme à chaque fois, on se dit qu’il faudrait rester plus longtemps dans certains lieux pour mieux comprendre ou dépasser un peu ce statut de touristes consommateurs)

Partir en voyage, c’est faire une rupture avec sa vie au quotidien et c’est encore plus vrai en Inde.
Tu ne manges plus pareil, tu ne t’habilles plus pareil (surtout pour les filles, il vaut mieux se couvrir…déjà qu’on te regarde tout le temps, on ne va pas en rajouter), tu ne penses plus pareil (leurs réactions, leur logique ne sont pas les mêmes), tu n’entends pas pareil (la langue, la musique, leur volume sonore (on se demande parfois s’ils ne sont pas sourds tellement ils parlent fort et écoutent fort, les klaxons, les raclures de gorges…) C’est drôle…enfin , façon de parler, mais pendant que j’écris dans ce train y’a un mec qui me crie dans les oreilles. Faut prendre sur soit même un peu malade et après 20h de trajet.

Pendant un mois et demi, plus de téléphone portable, plus vraiment de rendez vous sauf pour les transports, plus de télévision (et en ce moment c’est bien cool de louper la mascarade des élections), plus de maquillage, plus de métro, plus les mêmes repères, plus la même digestion ( !), plus tes amis habituels, plus les mêmes horaires (on se lève tôt, on se couche tôt) …plus tout ce qui fait ta vie en générale.
Tu observes les autres mais aussi tu t’observes dans ce nouveau contexte… tu sais aussi qu’après ça s’arrête…tu pars billet d’aller et de retour, ton pécule d’argent à dépenser. Pas de grands risques si ce n’est de prendre en pleine face une autre réalité , bousculer tes idées reçues, relativiser tes problèmes bénins et existentiels, dégonfler ton égo …

Voilà, t’es parti, tu as vu, tu reviens…peut être un peu différent ?

Comments

[Sand et Nico]

Namaskar ! on trouve enfin une connexion pour suivre la fin de vos aventures... on pense savoir ce que vous ressentez au retour... c'est vrai qu'il faut du temps pour "digérer" un voyage, peut etre encore un peu plus quand il s'agit de l'Inde ! on pense fort à vous et ca serait presaue de la moquerie que de vous souhaiter bonne réadaptation chez les fous !!! alors à bientôt à la campagne !!! bises portez vous bien ! bye